L’artiste et chercheuse Denise Bertschi et la curatrice Céline Eidenbenz thématisent l’héritage colonial, notamment en lien avec la Suisse, depuis longtemps dans leurs œuvres et expositions. Quel est le rôle de l'art contemporain dans la confrontation du passé colonial ? Quels sont les chances, les défis et les sensibilités d'un dialogue qui éclaire le passé tout en touchant notre présent ?
Débat avec Denise Bertschi, artiste et chercheuse, et Céline Eidenbenz, conservatrice à l'Aargauer Kunsthaus.
Modération par Chonja Lee.
Biographies :
Denise Bertschi : Denise Bertschi est titulaire d'un doctorat du « Laboratoire des arts des sciences » de la Faculté d'architecture de l'EPFL à Lausanne et est actuellement post-doctorante à l'Advanced Studies Institute Collegium Helveticum de l'ETH Zürich. Ses recherches scientifiques et artistiques se situent à l'intersection de la culture visuelle, de l'architecture et de l'histoire. À travers une pratique critique de l'image, elle étudie non seulement les archives, mais aussi les paysages ou l'environnement bâti dans leur enchevêtrement colonial lié au rôle de la Suisse dans l'expansion extra-européenne. Son travail académique et artistique prend la forme de publications, d'expositions, d'installations vidéo ou de films et soulève des questions autour des mythes culturels, tels que la neutralité suisse et la colonialité de la Suisse dans la longue durée du changement climatique.
Céline Eidenbenz est curatrice et responsable des programmes à l'Aargauer Kunsthaus, où elle a été commissaire de l’exposition "Stranger in the Village. Le racisme au miroir de James Baldwin" (2023-24) en dialogue avec un comité consultatif. De 2013 à 2021, elle a dirigé le Musée d'art du Valais, signant des expositions temporaires et des présentations de collections dans le domaine de l'art suisse. En tant que curatrice du Salon Suisse à la Biennale de Venise 2019, elle a travaillé avec des artistes internationaux tels que Catherine Contour, Hamish Fulton, Kimsooja et Isabel Lewis. Elle a obtenu son doctorat en 2011 à l'Université de Genève après avoir enseigné l'histoire de l'art à l'Université de Lausanne (2007–2015). Elle a transformé ce travail pour une exposition au Musée Félicien Rops à Namur, en Belgique. Elle est membre active au comité ICOM Suisse.
- Chonja Lee est postdoctorante à la chaire d’histoire de l’art moderne et de muséologie de l’Université de Neuchâtel. Dans cette fonction elle fait partie du corps enseignant et du groupe de recherche FNS PRIMA Bibliothèques et musées en Suisse entre XVIIIe et XIXe siècles. Elle est co-commissaire de l'exposition Exotic ? Regarder l’ailleurs en Suisse au siècle des Lumières au Palais de Rumine, Lausanne (2020/2021) et lauréate du prix Jeune science du Walter Benjamin Kolleg (2021). Elle rédige actuellement un livre d’habilitation sur les indiennes, tissus de coton imprimés. Le titre provisoire est Political Patterns. European printed Cotton Textiles for West Africa in the 18th and early 19th Century and a New History of Style and Media.
En partenariat avec le Centre d'Art Neuchâtel (CAN) qui accueille l'exposition de Denise Bertschi “SPATIAL CONVERS(I)OR” jusqu'au 10 novembre.
L'exposition au CAN peut être visitée après le débat.